Cette mission avait pour objectif de faire, dans les quatre villages où nous avons réalisé l'installation du pompage solaire, un bilan de ces réalisations, ceci 2 mois après leur mise en service.
Au cours des réunions tenues dans chacun de ces villages, avec les villageois, nous avons eu de nombreux témoignages du changement apporté par ces installations.
Depuis la mise en service, aucun village n'a eu la nécessité d'utiliser le groupe électrogène initialement mis en place. Les conducteurs de forage nous confient « qu'ils ne les démarrent qu'une fois par quinzaine pour effectuer la maintenance préventive ».
Les années précédentes, le budget carburant était de 1 à 1,3 million CFA (1500 à 2000 euros), une économie non négligeable ; mais surtout ils arrosent maintenant autant que nécessaire, ce qui laisse envisager de meilleurs rendements des cultures. En effet, compte tenu du coût élevé du gas-oil, ils limitaient les arrosages.
Au village de Mbourokh, la récolte des gombos est en cours et les oignons ont été mis en place. |
A Soussane, la récolte des tomates devrait commencer 1ère semaine d'avril, les oignons un peu plus tard. Les plants avaient été mis en place juste après l'installation du pompage solaire. Après ces récoltes, ils cultiveront aubergines, piments, courgettes et gombos. |
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A Nyaniar, le périmètre a déjà été agrandi d'un hectare. Tomates, gombo, aubergines sont en place. Une pépinière d'oignons est réalisée dans la zone du forage |
A Ndioukh-Thiarokh, une 1ère récolte de saison sèche a été faite. 2,5 tonnes de tomates ont été récoltées, la récolte des piments n'est pas terminée mais donnera aussi un excellent résultat. |
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Chacun de ces villages fera une deuxième récolte avant l'hivernage.
A cours de notre mission, des réunions ont été tenues dans les autres villages.
A Samane, les femmes ont commencé la pépinière d'oignons. Les hommes sont dans l'attente (de quoi ?), pour l'heure, ils préfèrent travailler dans l'exploitation d'un espagnol qui a loué des terres aux alentours).
A Ndollor, là les hommes attendent l'aide d'un exploitant voisin qui souhaite travailler avec eux. Il fournira les intrants et achètera la récolte.
A Keur Diba, les villageois poursuivent avec Fidec, les cultures se mettent en place (tomates, piments, oignons).
A Louly Sindiane, une très belle exploitation. La récolte des gombos est en cours, les tomates et piments seront récoltés en avril.
A Louly Benteigné, toujours rien au périmètre maraîcher (problème entre les villageois) cependant un périmètre maraîcher à proximité de l'école a été mis en place par les femmes, lassées d'attendre. Quelques hommes y exploitent aussi des parcelles.
Ces cinq villages nous invoquent les faibles revenus générés par les périmètres du fait du coût du gas-oil. Tous nous demandent une installation solaire, au regard des résultats obtenus dans les 4 autres villages.
Au village de MBackombel, les fruitiers ne produisant pas encore, les villageois continuent à cultiver entre chaque rangée d'arbres. Toujours le problème d'insuffisance d'eau. L'étude de faisabilité technique pour augmenter la capacité de pompage, en remplaçant la pompe par une plus puissante et surtout en augmentant le nombre de panneaux solaires, est toujours en cours. Ceux mis en place, il y maintenant 7 ans n'étant plus fabriqués, il faut s'assurer de leur compatibilité avec des panneaux nouvelle génération. |
Cette mission s'est terminée par une journée d'échange et de partage organisée par Vivre en brousse, et ses partenaires SCIEPS/HICS et SOL'ARCADIA. Etaient présents les villageois, les autorités locales et régionales mais aussi les représentants et directeurs des différents ministères et structures concernés par le développement rural, l'environnement, l'hydraulique et l'agriculture et le représentant de son Excellence M. l'Ambassadeur de France.
Ces derniers ont été agréablement surpris du travail effectué par vivre en brousse dans ces localités et ont constaté le bien fondé de ces réalisations et les progrès que cela apporte dans les villages. Le matin, une visite de chaque site, suivi d'un échange avec les populations.
Lors des différentes allocutions, nous avons été vivement remerciés et félicités pour le travail accompli non seulement par rapport aux installations mais surtout par le travail de mobilisation et de sensibilisation des populations qui explique de tels résultats. Certains nous avouant même qu'ils avaient émis des doutes sur la capacité, pour notre petite association, à réaliser le programme présenté ; constatant maintenant que nous sommes même allés au-delà en réalisant ces pompages solaires dans un esprit de protection de l'environnement et de développement durable.
Bien sur, ils nous ont vivement encouragés à poursuivre l'installation du pompage solaire dans les 5 autres villages. Ce à quoi nous avons répondu que c'était effectivement l'objectif de vivre en brousse, dès que les moyens financiers seraient disponibles.
Mrs le Préfet, le Président de la communauté rurale, Inspecteur de l'académie, et Mme la Responsable de la petite enfance, n'ont pas manqué de nous féliciter sur la qualité de l'école maternelle de Soussane « dont on parle dans tout le secteur, mais qui n'a pas de nom ».
Mme la responsable du développement rural, soulignait « l'importance des actions de vivre en brousse qui, a réalisé de nombreuses et importantes infrastructures hydrauliques et maraîchères mais n'a pas pour autant oublié, que si l'eau c'est la vie, l'accès à l'éducation est aussi très importante. »
Cette journée a été couverte par les médias, presse et télévision nationale (RTS).